En territoire inconnu
Jane suivit la gardienne qui était chargée de la mener jusqu’à sa cellule. Trainant des pieds dans le couloir. Elle longea les cellules des autres détenues, à qui Jane lançait des regards noirs si elles osaient la fixer un peu trop longtemps. Mais la policière remarqua rapidement que son intimidation qui lui permettait de se faire respecter au commissariat ne lui serait d’aucune utilité ici. Elle craignait même que ce don ne lui attire plus de problèmes qu’autre chose.
- D’où tu me regardes comme ça la gouinasse ? scanda l’une des prisonnières les mains fermement accrochées aux barreaux de sa cellule en crachant aux pieds de Jane lorsque celle-ci arriva à sa hauteur.
Les hurlements et les ricanements faisaient maintenant place dans toutes les cellules. La blonde qui était intervenue avait le visage dure, et les prunelles grises de ses yeux étaient remplis de haine envers la policière. Le rictus à faire froid dans le dos, qui s’était formé aux coins de ses lèvres montrait que la prisonnière était la meneuse dans cet endroit. Tout d’un coup, une matraque frappa sur les barreaux à l’endroit exacts où les mains de la prisonnière se trouvaient quelques secondes plus tôt.
- Gretchen ! On t’a pas sonné, répliqua la gardienne aux cheveux bruns qui était intervenue.
La dénommée Gretchen lui lança un regard haineux, mais se ravisa et ravala sa colère avant de s’asseoir sur sa baquette tout en fixant Jane. La gardienne qui avait fait irruption murmura quelque chose à sa collègue qui était chargée d’amener Jane dans sa cellule. La gardienne qui accompagnait Jane s’éloigna, laissant cette dernière avec la gardienne aux cheveux bruns.
- C’est moi qui vais vous accompagner, expliqua la femme brune en voyant le regard d’incompréhension de la policière
Elles avancèrent en silence, Jane emboîtait le pas de la gardienne les mains crispées dans les poches de sa blouse orange de détenue. Et la gardienne rompu soudainement le silence qui c’était installé entre les deux femmes :
- Vous êtes Rizzoli ? demanda-t-elle sans un regard pour Jane.
- Euh, hésita la jeune femme, Oui, c’est moi, affirma la policière sans comprendre.
- Paddy veille sur vous, chuchota la gardienne de façon à peine audible.
Jane qui n’avait pas saisit ce que la femme devant elle venait de lui dire lâcha :
- Quoi ?
- Paddy Doyle veille sur vous, réexpliqua la femme qui la guidait.
Jane qui ne comprenait toujours pas où la femme voulait en venir :
- Pourquoi ? demanda-t-elle étonnée.
- Je ne sais pas, avoua la gardienne. Mais vous serez en sécurité, si vous avez un problème venez me voir. Je suis Helen Durin, Et restez près de Gretchen, dîtes lui pour Doyle mais à ne le dîtes à personne d’autre sinon vous aurez des problèmes, débita silencieusement la gardienne à l’attention de Jane.
- Gretchen ? s’étonna Jane. Mais c’est elle qui … .
- Oui, coupa la gardienne. Mais dîtes lui que Paddy veille sur vous et elle vous protégera.
- Je n’ai pas besoin d’être protégée, murmura la policière la mâchoire crispée. Je sais me défendre … .
- Dehors peut-être, coupa-t-elle. Mais ici, vous aurez besoin de son aide et du mien pour survivre, chuchota Helen en prenant ses clefs pour ouvrir la cellule devant elle. Voici votre cellule, annonça-t-elle à haute voix cette fois-ci en laissant Jane entrer. Vous n'avez pas de codétenue pour le moment, mais il y aura un transfère dans l'après-midi. ajouta-t-elle. Gretchen sera votre future codétenue, lui expliqua-t-elle à voix basse. Et n’oubliez pas ce que je viens de vous dire, murmura-t-elle en refermant la porte derrière la policière.
- Attendez, lança Jane en attrapant le bras de Durin qui se tourna vers elle. Pourquoi vous faîtes ça ? demanda-t-elle à voix basse.
La gardienne regarda Jane dans les yeux, et la policière put y déceler un certain malaise. Helen se retourna après avoir rangé ses clefs dans sa poche et s’éloigna de la policière qui ne comprenait toujours pas ce qu’il venait de se passer.